Des cathédrales en béton, 30 mètres sous terre
Les deux nouvelles gares de Viroflay, situées à une trentaine de mètres sous terre, présentent fièrement aux regards des usagers leurs parois moulées s’élevant sur une vingtaine de mètres de hauteur et 170 de longueur. Pour des raisons esthétiques, Lucie Coursaget, l’architecte de l’Atelier Schall souhaitait laisser le béton brut, avec ses aspérités et ses défauts de coulage ; le béton structurant est ainsi le parement des gares.
« C’était un véritable défi, tant le résultat est dépendant de la géologie des couches traversées, et non pas de la technique ou de l’intervention des équipes », soulignait-on chez Soletanche Bachy. En effet, malgré les problématiques techniques pour réaliser des parois hors normes de 30 mètres de hauteur (hors tout) et d’un mètre d’épaisseur dans un lieu confiné, où le moindre mètre carré était utilisé pendant le chantier, il a fallu faire les bétons les plus beaux possibles.
Un matériau sublimé
Aussi les parois moulées, après avoir reçu un lavage haute pression afin d’enlever toute trace terreuse, ont été colorées par projection d’une peinture légèrement beige, rappelant la teinte de la pierre meulière parisienne. Une opération délicate, notamment à cause des très grandes surfaces à traiter. Mais le résultat est époustouflant, avec ses voûtes, draperies… qui plongent l’usager, ou le spectateur, dans les profondeurs de la Terre. Dans la même optique de sublimer le matériau, les arches de butonnage de 20 mètres de portée, ont été réalisées dans un beau béton clair laissé apparent, brut de décoffrage.