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Jusqu’à 100% de béton recyclé !
Le parking de Chaponost (Rhône) a été le premier chantier expérimental du Projet National Recybéton, visant à démontrer la faisabilité opérationnelle du recyclage du béton. Ce chantier, mené en décembre 2013, a porté sur la réalisation d’un dallage d’une épaisseur de 18 cm sur 2 100 m2, destiné au parking d’une entreprise de travaux publics. Afin de tester au mieux le comportement et l’évolution des bétons recyclés, la dalle a été divisée en 6 zones incorporant de 0 à 100% de granulats recyclés.
« Ce projet présentait plusieurs avantages pour évaluer les impacts de l’utilisation du béton recyclé : pas de risque majeur pour les usagers, une exposition dans le temps au roulage, aux charges et aux intempéries, l’observation facile de l’accroissement des retraits et des fissurations éventuelles, et la possibilité de tester différentes formules constituées jusqu’à 100% de sable et de gravillons recyclés », indique Patrick Dantec, responsable des chantiers expérimentaux de Recybéton.
Aucune fissuration constatée
Pour répondre aux critères de résistance et d’affaissement requis par le cahier des charges, le niveau de dosage en liant et en adjuvant a été augmenté pour les formules contenant le plus de granulats recyclés. Après formulation et fabrication des différents bétons recyclés, des échantillons ont été prélevés pour caractérisation. « L’analyse comparée des différentes formules a révélé un abaissement du module d’élasticité et une augmentation du retrait proportionnels au taux de granulats recyclés, avec une quantité d’air supérieure à celle du béton de référence », indique Patrick Dantec. Pour autant, aucune fissuration de la dalle n’a été constatée après séchage ni dans l’année qui a suivi — même sur la zone à 100% de recyclé —, avec des conditions de mise en œuvre des bétons conformes aux pratiques habituelles.
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Un premier chantier ouvrant la voie au béton recyclé dans du béton
« Ce chantier a pleinement confirmé la faisabilité industrielle du recyclage du béton dans le béton, sans dosage supérieur en ciment, notamment pour la formule incorporant 30% de gravillons et même de sable recyclés, actuellement non autorisée par la norme, conclut Patrick Dantec. Il devrait ouvrir la voie à une utilisation plus large de béton recyclé, issu de la déconstruction locale de bâtiments industriels. » Avec à la clé une réduction des besoins en granulats naturels et des transports de matériaux, ainsi que la valorisation des stocks de démolition d’éléments de structure béton !