Situé à l’entrée du cap d’Antibes, sur la Côte d’Azur, le port Gallice fait face aux îles de Lérins. Il a été aménagé en 1967 par Bernard Gillet, l’un des architectes les plus représentatifs des Trente Glorieuses, lauréat du Grand Prix de Rome, et connu notamment pour la cathédrale en béton Notre-Dame de Royan.
Lors de la reprise de la gestion du port Gallice par la CCI Nice-Côte d’Azur, un important chantier de réhabilitation a été entrepris, qui devrait durer jusqu’en 2026, pour en faire un port du 3e millénaire.
Ce projet comprend à la fois le réaménagement et le rehaussement des quais, la réhabilitation des bâtiments et une importante végétalisation du site.
Une structure béton !
Une première phase de ces grands travaux a consisté à réaménager les 3 000 m2 du bâtiment nord, construit dans la crique « de la fontaine du pin », pour les destiner aux professionnels du nautisme.
« Les locaux étaient devenus vétustes, avec des infiltrations et des dégradations sur des aménagements réalisés sans cohérence et sans moyens. Pour autant, après un diagnostic complet, il est apparu que la structure béton était en bon état. Aucune intervention lourde n’était nécessaire et malgré la proximité de la mer, les armatures n’étaient pas oxydées, explique Philippe Prost, président-fondateur de l’AAPP1, choisi pour ce chantier de réhabilitation. On redécouvre aujourd’hui la qualité de cette architecture. Seuls des éléments de second-œuvre ont dû être curés. Et la structure poteau-dalle a donné une grande flexibilité pour les aménagements. Le projet s’est appuyé sur ces atouts pour mettre en valeur le site et répondre aux enjeux d’aujourd’hui. »
Une architecture typiquement méditerranéenne
La ligne directrice de l’opération a été résumée par cette intention : « Gallice sera demain le port bleu, blanc et vert de la Riviera : bleu pour la qualité de l’eau, blanc pour la couleur de son architecture et vert pour l’omniprésence de la végétation. »
Moderne dans sa forme et son dessin, le bâtiment nord reprend les caractéristiques d’une architecture typiquement méditerranéenne : des couleurs claires, des grands toits en porte-à-faux pour une protection solaire passive, une toiture-terrasse, ainsi qu’un système de patios apportant fraîcheur, éclairage et ventilation naturelle.
Le projet initial imaginé par Bernard Gillet prévoyait que la toiture du bâtiment nord soit accessible aux piétons, mais cela ne fut jamais réalisé.
Aujourd’hui, les toitures auparavant gravillonnées et entourées de haies bloquant la vue ont toutes été végétalisées : 10 000 plantes méditerranéennes adaptées aux sécheresses estivales ont été plantées. La partie nord de la toiture devient ainsi un jardin public en belvédère, alliant l’espace naturel à l’espace maritime.
Après l’inauguration de son bâtiment nord, le port Gallice poursuit sa mue.
La deuxième phase de travaux, commencée en avril, devrait se terminer en 2026, avec un réaménagement du quai de la jetée principale, et la restauration du bâtiment sud.
(1) Atelier d’Architecture Philippe Prost.