Comment peut-on améliorer les performances énergétiques et réduire l’empreinte carbone d’un bâtiment ?
Pour atteindre les exigences de performances fixées par le cahier des charges technique d’un ouvrage, il faut avoir une approche globale et analyser séparément les différentes parties d’un ouvrage : fondations, voiles et planchers. Il faut ensuite ajouter la dimension “réduction de l’empreinte carbone” à partir des critères du label E+C- (voir encadré).
Enfin, il faut considérer la formulation du béton en fonction des contraintes techniques par partie d’ouvrage. En combinant tous ces éléments, on arrive à appliquer “le bon béton au bon endroit”, en particulier pour une optimisation de l’empreinte carbone du gros œuvre de l’ouvrage.
Quand faut-il lancer ce processus ?
Cette quête de performance doit être effectuée en phase amont du déroulement du projet, dès la conception, avant le dépôt du permis de construire. Sa réussite implique des échanges entre le maître d’ouvrage, l’architecte, les bureaux d’étude (structure, thermique, environnement), l’économiste et bien sûr le fournisseur de la solution béton. Il faut parvenir à faire émerger une vision commune, puis élaborer une stratégie et un plan d’action par partie d’ouvrage afin d’atteindre les objectifs globaux de performance de l’ouvrage.
Quels aspects évaluer en priorité ?
Pour prendre de bonnes décisions, il faut disposer de quatre types d’informations :
– l’exposition des différentes parties du bâtiment,
– la résistance attendue, afin de dimensionner au plus juste les éléments en béton,
– les conditions du chantier, pour limiter les déperditions inutiles d’énergie,
– la disponibilité locale des matériaux, afin de limiter les volumes à déplacer.
Le simple fait d’appliquer les classes d’exposition aux différentes parties de l’ouvrage permet un gain de 10 % sur l’empreinte carbone. Il faut aussi étudier la possibilité de réduire l’épaisseur des voiles, même en zone sismique, ce qui participera à améliorer la performance de l’ouvrage au regard de son analyse du cycle de vie.
Quel valeur ajoutée le béton peut-il avoir dans la démarche ?
Le béton est un matériau qui fait l’objet d’une innovation constante. Il acquiert donc régulièrement de nouvelles propriétés. Il peut devenir plus léger, avoir des capacités d’isolation plus importantes… Ce sont des atouts supplémentaires pour réduire l’empreinte carbone.
Quels freins faut-il encore lever ?
Cette démarche demande de la réflexion, des remises en question, qui sont freinées par le poids des habitudes. Bien souvent, par facilité, on applique des “formules toutes faites” plutôt que de s’interroger sur leur adéquation avec le projet. Effectuer une analyse du cycle de vie représente en moyenne 400 euros pour une maison individuelle, et de 5 000 à 7 000 euros pour une résidence collective.
(1) Betocib est une association ayant pour vocation de valoriser l’architecture béton