Un symbole du rayonnement culturel de la Nouvelle-Aquitaine
En 2006, Alain Rousset, alors président de la région Aquitaine, posait les bases de la création d’un lieu symbole du rayonnement culturel de la région. Treize ans plus tard, ce lieu s’est enfin matérialisé !
La Maison de l’Économie Créative et Culturelle, ou Méca, sera inaugurée fin juin par le désormais président de Nouvelle-Aquitaine – maître d’ouvrage de ce projet à 42 millions d’euros – à l’issue d’un chantier démarré en 2016.
Posé sur les bords de la Garonne, au cœur du quartier Euratlantique, ce temple de la culture de 12 350 m2, conçu par le cabinet d’architecture BIG (Bjarke Ingels Group), abritera le Frac Aquitaine1 et les agences culturelles de la région (OARA, ALCA2), une pépinière de jeunes créateurs, ainsi qu’une salle de projection, des bureaux, des espaces d’exposition et un restaurant.
Un hymne au béton
Comme d’autres réalisations emblématiques de BIG, tel le Tirana National Theatre, la Méca présente une large trouée sous une arche à pans coupés de 37 m de hauteur, qui renverse les perspectives.
« Le bâtiment forme une boucle verticale qui lie dans un seul mouvement les anciens abattoirs aux berges de la Garonne, en créant un espace en creux, au centre de la Méca, relié par des rampes », décrit ainsi Bjarke Ingels. Avec la Méca, sa première réalisation française, BIG, qui s’est entouré pour l’occasion des agences Freaks (Paris) et Lafourcade & Rouquette (Bordeaux), compose un hymne au béton.
Présent dans l’ossature du bâtiment, le matériau s’y affiche également brut dans les espaces intérieurs, et à travers une mosaïque de 8 000 m2 de plaques de grand format en façade.
Une esthétique pleine de défis
Les entreprises de construction, menées pour le gros-œuvre et le clos-couvert par GTM Bâtiment Aquitaine (VINCI Construction France), ont su relever de nombreux défis techniques pour parvenir à respecter à la lettre l’esthétique épurée du projet.
Les quelque 4 800 plaques de bardage rectangulaires en béton préfabriqué (3,60 m de longueur pour 0,60 m de largeur en moyenne) qui couvrent, en alternance avec des fenêtres horizontales, la façade, se présentent ainsi sans fixation apparente. Une véritable gageure car les panneaux, disposés sur des pans de façades parfois très inclinés, devaient pouvoir être solidement accrochés malgré leur poids important (250 kg par unité).
C’est ainsi que l’innovant système d’agrafes imaginé par le bureau d’études interne de l’entreprise s’est vu délivrer deux ATEx (Appréciation Technique d’Expérimentation) par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, l’organisme public notamment chargé d’évaluer les procédés novateurs.
Mise au service du projet, cette haute technicité permet à la Méca de s’inscrire comme un pur geste artistique, dont la teinte sablée fait écho aux nuances blondes de la pierre bordelaise qui l’entoure et l’inspire.
Rendez-vous est pris cet été sur son rooftop de plus de 850 m2, depuis lequel les visiteurs pourront admirer le panorama sur Bordeaux et la Garonne !
(1) Fonds régional d’art contemporain
(2) Office artistique de la région Nouvelle-Aquitaine, Agence Livre Cinéma & Audiovisuel