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Une tradition ancestrale
Dans beaucoup de pays chauds, comme la Grèce ou l’Espagne, les façades et les toits des maisons traditionnelles sont blancs, parce que le blanc renvoie la lumière et absorbe moins la chaleur. Dès lors, pourquoi ne pas appliquer ce principe ancestral à l’ensemble des agglomérations de la planète afin de lutter contre le réchauffement climatique ? En privilégiant des matériaux clairs, comme le béton, pour les routes ou les façades, le rayonnement solaire qui atteint la Terre serait renvoyé vers l’espace, ce qui atténuerait l’effet de serre.
Augmenter la réflexivité de la planète
L’idée peut paraître fantaisiste, mais elle s’appuie tout au contraire sur des études scientifiques, qui mettent en jeu l’effet albedo, une valeur physique qui désigne le pouvoir de réflexion d’une surface. L’albédo se mesure sur une échelle allant de 0 (noir parfait, absorbant l’intégralité du rayonnement solaire reçu) à 1 (blanc parfait, réfléchissant l’intégralité du rayonnement solaire reçu). Sur la totalité des rayons du soleil qui atteignent notre planète, une grande partie est absorbée par le sol (matériaux sombres, faune, flore). Celui-ci stocke l’énergie avant de la restituer et de la renvoyer sous forme de rayonnement infrarouge vers l’atmosphère. Ces rayons infrarouges ont une fréquence qui les bloque dans l’atmosphère réchauffant les gaz à effet de serre (GES), contribuant ainsi au réchauffement de notre planète. Or les rayons réfléchis par les surfaces claires, comme les glaciers ou les maisons blanches, gardent leur même fréquence et traversent la couche de GES (comme à l’aller).
Des bénéfices pour la qualité de vie
Dotés d’un fort pouvoir réflecteur – entre 0,4 et 0,8 (1) – les bétons clairs font partie des matériaux capables d’amplifier ce phénomène. En généraliser l’usage dans les agglomérations reviendrait donc à augmenter l’albédo de la planète, avec un bénéfice majeur pour le climat. Des scientifiques ont calculé que promouvoir l’effet albédo permettrait d’annuler l’effet climatique d’émissions équivalentes à 44 milliards de tonnes de CO2 (2).
Cette solution présenterait également des bénéfices pour la qualité de vie des habitants, en évitant les îlots de chaleur urbains. Sans parler des économies pour l’éclairage public, les couleurs claires diffusant mieux la lumière. Tout cela est d’autant plus rationnel que la surface globale des zones urbaines augmente. Selon les prévisions, en 2050, plus des deux tiers de la population mondiale devraient vivre dans les villes.
(1) Onera, étude de caractérisation des bétons clairs pour Unibéton.