Comment faciliter les déplacements en ville pour redonner de l’oxygène à certains secteurs ? À cette question, que de nombreuses agglomérations se posent avec acuité, Toulouse répond par la mise en place d’un téléphérique urbain, s’inspirant ainsi de villes comme New York, Rio et Barcelone, ou encore – plus proche de nous – de Brest. Un club restreint, mais qui pourrait s’agrandir, si l’on en juge par les nombreux avantages que procure ce mode de transport par câble.
Et pour cause, le téléphérique urbain se révèle non seulement efficace pour relier différents points entre eux, mais aussi écologique, économe en énergie et rapide à mettre en œuvre si on le compare à d’autres types d’infrastructures, comme le métro ou le tramway.
Un moyen de transport écologique
À Toulouse, le projet de téléphérique urbain Téléo, piloté par Tisséo, s’annonce comme le plus long de France, avec un tracé de trois kilomètres.
En survolant la Garonne et la colline de Pech David, il reliera trois équipements majeurs du sud de la ville (l’Oncopole, l’hôpital Rangueil et l’université Paul Sabatier), tout en étant connecté avec les autres réseaux de transport.
De quoi en faire une alternative sérieuse à la voiture et, par là même, un outil de réduction des émissions de CO2. D’autant que Téléo sera lui-même jusqu’à trente fois moins polluant que la voiture, grâce à sa motorisation 100 % électrique !
L’utilisation de trois câbles
Mais le projet toulousain, dont les travaux ont débuté à l’été 2019, ne vise pas que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, il se veut aussi respectueux du paysage et du cadre de vie.
Pour cela, il a été fait le choix de la technologie « 3S », qui repose sur l’utilisation de trois câbles (deux porteurs et un tracteur). Conséquence : Téléo ne compte que cinq pylônes, au lieu de 20 pour un technologie monocâble classique. L’encombrement au sol s’en trouve ainsi particulièrement restreint.
Autres avantages de ce système : des vibrations réduites pour les quelque 8 000 futurs passagers quotidiens, ainsi qu’un impact sonore réduit, grâce à l’absence de motorisation des cabines.
Plusieurs types de béton
Pour ce projet d’envergure, l’entreprise de matériaux de construction CEMEX a fourni plusieurs types de béton, préalablement testés pour atteindre les niveaux de performance souhaités. Ainsi, les massifs des cinq pylônes reposent sur des pieux de diamètre 800 de 10 à 13 mètres de profondeurs, ils sont essentiels pour la sécurité du téléphérique en bétons de génie civil C35/45 XA1 et XA2, tout comme les trois stations,
Pour l’aménagement des quais, ce sont des bétons bouchardés de teinte claire qui ont été retenus. Notons également l’utilisation de bétons architectoniques blancs C40/50 XF1 pour les piles et poteaux de la station Oncopole.
Pour l’heure, le téléphérique urbain Téléo est entré dans une phase de tests techniques. Elle s’étalera jusqu’à la fin 2021, pour une mise en service début 2022. Téléo pourrait alors montrer la voie aux nombreuses villes qui rencontrent des problèmes circulation…