Prévenir les risques d’inondation et de pollution
Dans un contexte d’imperméabilisation croissante des sols et de phénomènes climatiques extrêmes avec des épisodes pluvieux plus intenses, la gestion des risques d’inondation et de pollution est à prendre en compte en milieu urbain.
Tant au niveau de la rétention que du drainage des eaux pluviales, des systèmes de stockage et de canalisation doivent être imaginés pour éviter les rejets de trop plein. L’évolution réglementaire impose, par ailleurs, une gestion des eaux de plus en plus contraignante pour garantir un approvisionnement en eau potable de bonne qualité.
Afin de réduire les impacts environnementaux et d’optimiser l’aménagement urbain en surface, le recours au béton en espace souterrain offre de multiples solutions pour relever ces défis.
Combinant résistance mécanique, durabilité et facilité de mise en œuvre, le matériau sert ainsi à réaliser d’immenses réservoirs de stockage.
Le bassin d’Austerlitz, pour rendre la Seine baignable
C’est bien grâce à un bassin géant, construit à 30 mètres sous terre près de la gare d’Austerlitz, qu’il sera possible de se baigner dans la Seine dès les Jeux de Paris 2024 et leurs épreuves de nage libre.
Cette cuve de 50 mètres de diamètre permettra de stocker 46 000 m3 d’eaux usées et pluviales lors de fortes précipitations, avant de les évacuer dans le réseau d’assainissement pour leur traitement.
Jusqu’à présent, en effet, en cas de fortes pluies, le réseau est saturé et l’excédent d’eaux usées et pluviales se déverse dans la Seine.
Ce bassin de rétention évitera donc le phénomène, ainsi que la pollution du fleuve. De quoi envisager dès 2025 l’installation de lieux de baignade pérennes au Trocadéro, à l’Hôtel de Ville et au port de Bercy.
Outre ce gigantesque bassin de stockage, réalisé à l’abri d’une paroi moulée de 1,2 m d’épaisseur descendue à 62 m de profondeur, le projet comprend la construction de deux puits de chute sur chaque rive de la Seine, raccordés à des déversoirs d’orage, et un collecteur de 625 mètres de long reliant les trois ouvrages.
Un système anti-inondation sous la métropole de Tokyo
Touchée à plusieurs reprises par des inondations dévastatrices lors de violents typhons, la métropole de Tokyo a entrepris, de 1993 à 2006, la construction d’un gigantesque système souterrain pour capter les eaux de crue et, in fine, les transférer dans le fleuve Edogawa.
Hors norme, le Metropolitan Area Outer Underground Discharge Channel – ou G-Cans – comprend cinq silos d’une hauteur de 70 mètres et d’un diamètre de 30 mètres, à 50 mètres sous terre.
Positionnés près des rivières Ootoshifurutone, Koumatsu, Kuramatsu, Nakagawa, ils capturent les excès d’eau et les dirigent, via 6,3 kilomètres de tunnels, vers un réservoir pressurisé de 177 mètres de long, 78 de large et 18 de haut, surnommé « Le Temple » et situé sous la ville de Kasukabe.
Une structure soutenue par 59 piliers en béton armé de 500 tonnes chacun. Lorsque l’eau s’y accumule, elle est renvoyée vers l’Edogawa grâce à un ensemble de pompes.
« La construction de G-Can a constitué un challenge à tous les niveaux, car ce type d’infrastructure n’existait nulle part ailleurs. Nous avons dû construire un tunnel de plus de dix mètres de diamètre et de 6,3 kilomètres de long à une profondeur de 50 mètres, ce qui n’avait été jamais fait auparavant. Une foreuse spéciale munie d’un bouclier pour la protéger a ainsi dû être construite pour le creusement de ce tunnel », a expliqué Eiichi Oosu, responsable de G-Cans.
La surveillance de ce système anti-inondation, devenu une référence mondiale, est assurée 24h/24 depuis une salle de contrôle, avec une période critique entre juin et novembre.
Le dispositif aurait contribué à réduire de 90% le nombre de maisons touchées par des dégâts des eaux dans les zones voisines.