Parc Sergent-Blandan Vue aérienne ©Base
La technique du dallage quartzé
En plein cœur de Lyon, l’ancienne caserne Sergent-Blandan s’est transformée depuis 2014 en espace vert de 17 hectares, pour le plus grand bonheur de ses 50 000 riverains. Ce nouveau poumon vert est structuré autour d’une esplanade de 28 600 m2, qui reprend la structure de l’ancienne place d’armes, du fort et des douves.
Deux bandes de 11 m de large sur 150 m de long bordent ce parvis. En pente légère et bornées par des murets, elles vont faciliter l’écoulement des eaux pluviales. L’agence Base, conceptrice du parc, souhaitait une surface métallique de type “acier corten”, dont l’apparence puisse évoluer au gré des événements climatiques.
Sols Confluence, en charge des travaux, a proposé une solution originale pour y répondre, explique son président Sébastien Thiercé : « Nous avons utilisé la technique du dallage quartzé, qui permet de répandre à la surface du béton un mélange de ciment, de quartz, de pigments et de particules métalliques. Puis nous avons finalisé ce traitement avec un hydrogommage. En mettant à nu les particules métalliques, cela a activé la réaction de corrosion naturelle. »
Un chantier “furtif”
Réalisé durant l’été 2014, le coulage du béton a dû être fait avant 6h du matin afin d’éviter des températures supérieures à 30°C. Plus généralement, le recours croissant à des travaux de nuit tient aussi aux exigences des collectivités locales ou des donneurs d’ordres, qui souhaitent éviter les désagréments aux administrés ou maximiser leur production. « Il y a de plus en plus de chantiers “furtifs” », résume Sébastien Thiercé.
Un ouvrage qui prend de l’histoire
Avec la corrosion, la couleur de ces bandes de béton se combine avec celle de l’esplanade, en stabilisé*. « La volonté du paysagiste d’avoir un ouvrage qui prend de l’histoire est respectée », estime Sébastien Thiercé.
Cette solution présente plusieurs avantages. D’abord le coût, inférieur de moitié, voire plus, à celui de dalles métalliques “corten”. Le processus de corrosion est par ailleurs totalement maîtrisé. Quant à l’eau de pluie qui est envoyée dans le réseau de récupération, elle se charge certes en traces de rouille, mais à des niveaux si faibles que le système d’assainissement général suffit à le traiter. Enfin, ce système de dalles en béton se passe quasiment d’entretien. « Il suffit d’utiliser les outils habituellement prévus pour le nettoyage urbain », souligne Sébastien Thiercé. La collectivité n’aura donc à consentir aucun coût supplémentaire durant les cinq prochaines décennies, soit la durée de vie de ces dalles.
* Sol tassé parfois mélangé avec un liant (souvent de la chaux).