Sous un climat méditerranéen
Entre Mistral et Tramontane, Lunel compte parmi les communes les plus ensoleillées de France. Dans sa démarche de haute qualité environnementale (HQE), Pierre Tourre, l’architecte du lycée Victor Hugo, a capitalisé sur ces éléments naturels. Les enjeux : préserver les ressources énergétiques, en garantissant un confort d’été sans climatisation, comme le requièrent la Réglementation thermique 2012 et le label Bâtiment Basse Consommation. Dans ce climat méditerranéen, marqué par de fortes chaleurs estivales, le béton s’est avéré un parfait allié.
Inertie thermique…
Un bâtiment en béton est en effet doté d’une très forte inertie thermique. Ce matériau est capable d’absorber calories et frigories (1) puis de les redistribuer avec un décalage de plusieurs heures (déphasage). En été, grâce à son effusivité (2) élevée et à sa faible diffusivité (3), il stocke les surplus de calories, sans se réchauffer en surface, réduisant et retardant les pics de chaleur. De nuit, le béton emmagasine de la fraîcheur, qu’il rediffuse de jour pour réguler la température ambiante.
… et conception low tech
L’architecture du lycée Victor Hugo exploite cette propriété, en lui associant isolation par l’extérieur, ventilation naturelle et protection solaire. L’isolation oriente les échanges thermiques à l’intérieur du bâtiment et augmente la durée de déphasage du béton. La ventilation favorise sa capacité à évacuer durant la nuit la chaleur absorbée. Elle repose sur une vaste rue intérieure, ouverte en hauteur pour laisser entrer les vents marins, et sur un puits provençal en sous-sol, qui tempère l’air extérieur. Vitrée côté Sud, la rue intérieure est protégée par des brise-soleil, aussi le béton n’engrange-t-il pas de calories supplémentaires.
(1) La frigorie (fg) est une unité de mesure du froid. Une frigorie (1 fg) est égale à moins une calorie (- 1 cal).
(2) L’effusivité détermine la capacité d’un matériau à échanger de l’énergie thermique avec son environnement. Plus elle est élevée, moins le matériau se réchauffe en surface.
(3) La diffusivité détermine la vitesse de diffusion des calories au cœur du béton. Plus elle est faible, plus la chaleur met du temps à traverser le matériau d’une surface à l’autre.