Trois options possibles
Chaque année en France, 5% du réseau routier secondaire (1 million de kilomètres) doit faire l’objet de travaux d’entretien. Quand l’usure n’est que superficielle, une intervention légère peut suffire. Mais quand la route commence à présenter de sérieuses dégradations, une intervention plus lourde s’impose. Trois techniques principales sont possibles : le renforcement, la reconstruction et le retraitement sur place. Les deux premières sont les plus courantes, mais nécessitent l’apport d’importantes quantités de nouveaux matériaux, ce qui est peu écologique.
Une route entièrement recyclé
Pas suffisamment utilisée en France, la solution du retraitement en place n’en offre pas moins de vrais atouts, à commencer par une très faible consommation de granulats, puisque l’essentiel de l’opération consiste à recycler ceux qui sont déjà en place. Son secret repose sur l’utilisation d’un ciment ou d’un liant hydraulique routier.
Le retraitement débute par une analyse de l’état de la route usagée sur la base d’échantillons prélevés tous les 300 m environ. Ce diagnostic achevé, la route est scarifiée par une machine sur une trentaine de cm d’épaisseur. L’étape suivante consiste à ajouter un liant hydraulique, à malaxer le tout sur la profondeur calculée, puis à passer une niveleuse, et à couvrir le tout par une couche de roulement. Et c’est fini… La route peut rouvrir pour un nouveau cycle de vie.
Une solution écologique et économique
Les gains du retraitement des chaussées en place sont évidents. Plus besoin d’acheminer par camion les granulats depuis la carrière ou vers une décharge. Ce qui signifie moins de carburant et d’émissions de CO2 sur et autour du chantier. En outre, il s’agit d’une technique « à froid », donc moins gourmande en énergie.
La consommation de matériau est réduite au minimum, un atout majeur à l’heure où l’on préfère préserver les ressources. Les travaux sont très rapides. Et la qualité de revêtement est identique aux deux techniques concurrentes. Donc, le bilan environnemental s’avère très positif, le tout pour coût inférieur de 30% à 50% par rapport à un renforcement ou une reconstruction. Un paramètre non négligeable, sachant que chaque année, les collectivités locales consacrent 6 milliards d’euros à l’entretien de leurs routes secondaires, soit 20% de leur budget.