Lorsqu’on arrive à Rennes depuis Paris, il saute aux yeux. Le nouveau siège du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) d’Ille-et-Vilaine et du Centre d’incendie et de secours (CIS) fait partie de ces édifices qui se démarquent. Une impression renforcée la nuit, où le jeu des percements en damier de la façade transforme en une lanterne lumineuse ce programme initié par le Conseil général d’Ille-et-Vilaine en 2013.
Un bâtiment signal
Livré en avril 2022, ce bâtiment est devenu depuis le symbole de l’entrée de la ville bretonne. Imaginé par l’agence d’architecture LAN, il avait pour objectif de regrouper, sur une parcelle de 15 000 m2 (un ancien bras de la Vilaine remblayé), des services administratifs (ceux du SDIS, chargé de coordonner les interventions des sapeurs-pompiers) et des équipes de secours (celles du CIS). Autrement dit, des bureaux et une caserne, auxquels devaient s’ajouter différents équipements, tels qu’un gymnase, un espace pour les archives ou encore un parking.
« Afin de réunir toutes ces composantes, nous avons opté pour une forme unique, avec une façade urbaine alignée sur la rue et une tour de bureaux, décrit Umberto Napolitano, architecte et cofondateur de LAN, à l’origine de l’ouvrage. Ce choix d’un bâtiment signal dans le paysage nous a permis d’absorber les contraintes fonctionnelles tout en générant un rapport urbain assez clair. » Pour LAN, le défi aura été de concevoir un dispositif régulier derrière lequel allait pouvoir s’installer le plan de fonctionnement. Ce qu’a permis de faire le béton sur la façade des bâtiments, constituée d’un voile en béton brut à l’intérieur et d’un parement en panneaux préfabriqués (450 en tout) à l’extérieur.
« Une fois le choix du béton arrêté pour ses performances techniques et sa rapidité d’exécution, s’est posée la question de sa teinte. Nous voulions un bâtiment reconnaissable, qui s’inscrive dans le paysage. D’où cette couleur teintée dans la masse, proche de la terre cuite. »
Umberto Napolitano, architecte, cofondateur de LAN
Pour la façade, béton teinté et modularité
Outre sa forme et sa dimension (le projet dépasse les 8 500 m2), c’est justement la couleur rouge-orangé des murs extérieurs qui retient l’attention. « Une fois le choix du béton arrêté pour ses performances techniques et sa rapidité d’exécution, s’est posée la question de sa teinte, raconte Umberto Napolitano. Nous voulions un bâtiment reconnaissable, qui s’inscrive dans le paysage. D’où cette couleur teintée dans la masse, proche de la terre cuite. » Obtenue après plusieurs essais, celle-ci a été réalisée à partir de pigments d’oxyde de fer. Pour éviter un phénomène de carbonatation, les parements de béton ont été étuvés.
En complément, chaque module de façade, d’une largeur d’1,35 m, se divise en six éléments : trois fenêtres et trois sous-modules pleins. Leur répétition sur l’ensemble de la façade permet une grande souplesse dans l’aménagement intérieur et contribue pleinement à l’identité du lieu.
À l’arrivée, le bâtiment du SDIS et du CIS peut être perçu comme une « sculpture qui vient habiter le quartier », observe l’architecte. Une place qu’il occupe avec détermination depuis sa mise en service.